Le Show de moto dans le Nord de l'Ontario
Quand des motocyclistes se rencontrent, ils parlent souvent de leurs randonnées en citant des routes mythiques et empruntées par tous. Mais à travers ces discussions, on retrouve souvent des perles de ruban bitumineux nous emmenant hors des circuits traditionnels. C’est ce qui s’est passé lorsqu’on m’a parlé du Nord ontarien. Il ne m’en fallait pas plus pour contacter Tourisme Ontario en leur suggérant de nous faire découvrir leur belle province et en profiter pour le faire découvrir à notre public du Show de moto que l’on diffuse sur RDS depuis six saisons.
Pour nous Québécois, on voit souvent le Nord ontarien comme une région aussi lointaine que notre Témiscamingue. C’est bien le cas mais est-ce que les randonnées possibles valent le détour? C’est ce que j’allais découvrir lorsque j’ai rencontré Andy et Lissa au Holiday Inn de North Bay par un gris matin de juin. Ce couple de motocyclistes était aussi convié par Tourisme Ontario pour nous accompagner. Ils sont tout à fait représentatifs des habitants de ces régions : ouverts, accueillants et... bilingues!
Si je parle de ça, c’est que pour bien des motocyclistes unilingues francophones, aller rouler en Ontario, c’est devoir utiliser un anglais approximatif à chaque contact avec les résidants. Détrompez-vous, dans le Nord ontarien, vous pourrez être servi en français presque partout.
Après un copieux déjeuner, on a enfourché nos motos pour nous rendre rencontrer le maire de North Bay au quai municipal. Al Mc Donald est arrivé sur sa rutilante Harley-Davidson, a déplié ses 6 pieds 2 et nous a tendu sa grosse main en affichant un large sourire. Après les observations d’usage de nos motos respectives (une habitude de motocyclistes), il nous a parlé de sa ville, de sa région et nous a convié a un petit tour de train. Quelle ne fut pas ma surprise de voir de quel train il parlait : un train miniature!
Après avoir bien rigolé, on a pris la route avec Al comme meneur pour aller découvrir un premier classique motocycliste de la région : la tarte aux pommes frites du Rock Pine Motel. La route linéaire s’y rendant n’est pas la plus pittoresque mais contrairement à d’habitude, ce matin-là, le but était la destination et non pas le chemin pour s’y rendre.
Le petit motel pittoresque de Marten River est facile à reconnaître, il y a un énorme brochet en fibre de verre devant. Le repas fut gargantuesque et la tarte aux pommes frite vaut les 3 heures nécessaires à brûler les calories qu’elle amène. On a remercié Al qui devait retourner à la mairie et on a poursuivi notre chemin vers Temiskaming Shores.
Nous avons stationné nos motos pour la nuit aux Suites des présidents où Nicole Guertin et Jocelyn Blais nous ont accueillis chaleureusement. On peut dire qu’ils se sont bien renseignés car même s’ils ne font pas de moto, ils sont très bien équipés pour recevoir les motocyclistes avec leurs chiffons et produits nettoyants. Ces deux férus d’histoire de la région ont acheté cette ancienne opulente résidence ayant jadis appartenu à un des richissimes propriétaires miniers du début du siècle et l’on rénové de bas en haut. J’y ai appris qu’au tournant du siècle, cette région a connu une véritable ruée vers l’or et toute la région est remplie de vestiges et riche en histoire. D’ailleurs, Nicole et Jocelyn ont piloté la création d’une application qui nous permet de faire une visite historique de la ville en utilisant notre géopositionnement et des clips audio et vidéo. Fascinant!
Le lendemain matin, nos sommes passés déjeuner au Gilli’s truck stop, facile à reconnaître, on a juché un petit camion Mack tout en haut de l’affiche. Ça vaut le détour, tout l’intérieur est fait de pièces de camions : les comptoirs, les tables etc.Il y a même un devant de camion complet dans une des salles.
Plus tard, nous sommes passés prendre une photo devant (et dessous) Miss Claybelt, la vache emblématique de Temiskaming Shores.
Pour continuer dans la lignée laitière, nos guides nous ont fait arrêter à la Fromagerie Thornloe qui offre une myriade de produits locaux tous plus tentants les uns que les autres. Pas surprenant que leurs produits soient aussi frais quand on croise les nombreux silos de cette belle région agricole.
Ensuite, nous sommes arrêtés au petit hameau francophone de Earlton pour prendre une photo devant Manitou, le bison géant qui a deux fonctions : annoncer la ferme de Bisons du Nord et se faire prendre en photo devant un bison de 19 pieds de haut par 27 de long.
Nous nous sommes plus tard arrêtés au village de Cobalt qui fut jadis un point névralgique de la région. Le petit musée minier monté de toute pièce par la mairesse et son équipe est un beau coup de chapeau à l’histoire de la région et on y retrouve plein de souvenirs d’une époque bien révolue où les mineurs rivalisaient d’ingéniosité pour sortir le minerai de la terre et qui sait, devenir riche!
Même si le temps pluvieux du début de juin 2013 a un peu gâté notre randonnée, on peut dire que cette région vaut le détour pour plus d’une raison : l’accueil y est chaleureux et francophone. On y retrouve plusieurs lieux intéressants et enrichissants à visiter et les routes permettent de faire de belles randonnées à ceux qui préfèrent apprécier le paysage en relaxant plutôt que d’enfiler les courbes à un train d’enfer. On peut voir le résultat ici!